Nom scientifique : Lycorma deliculata
Nom anglais : Spotted lanternfly
Noms communs : Fulgore tacheté
Statut réglementaire : Le fulgore tacheté a été ajouté à la liste des organismes nuisibles réglementés au Canada (en vertu de la Loi sur la protection des végétaux) en 2018, avec des directives stratégiques pour l’importation de plantes et l’importation ou le déplacement de bois de chauffage.
Description :
Le fulgore tacheté est une espèce d’insecte originaire de Chine (Francese et coll. 2020). Il se nourrit de « phloème », un tissu sucré dont les plantes et les arbres ont besoin pour se nourrir et croître. Il s’adapte à un large éventail de plantes hôtes, notamment le pommier, le raisin, le noyer noir, le noyer cendré, l’érable, le saule, la reine-amère orientale, le chêne à dents de scie, le cerisier chinois, le houblon et leur hôte préféré, l’arbre du paradis (Urban 2019, Murman et coll. 2020).
Introduction et propagation :
Le fulgore tacheté a probablement été introduit en Amérique du Nord par des masses d’œufs pondus sur des importations de pierres en provenance d’Asie (Urban 2019). La première détection du fulgore tacheté sur le continent a eu lieu en Pennsylvanie en 2014 (Barringer et Ciafré 2020).
Cet organisme nuisible se propage naturellement sur de courtes distances par le vol. Il peut aussi se disperser sur de longues distances s’il est accidentellement transporté par l’humain. Les déplacements assistés par l’humain peuvent se produire à tous les stades de vie du fulgore tacheté, mais c’est sans doute particulièrement le cas au stade des masses d’œufs (Urban 2019). En effet, les masses d’œufs sont difficiles à repérer et peuvent être déposées sur différents substrats, notamment la pierre, le bois, les plantes vivantes et les matériaux inorganiques comme le plastique et le caoutchouc.
Les vecteurs industriels potentiels (les moyens de déplacement) du fulgore tacheté comprennent les palettes d’expédition, les conteneurs, les cargaisons, les trains, les camions commerciaux et les importations de pierre et de bois.
Ses vecteurs domestiques potentiels sont le bois de chauffage, les véhicules (voitures, remorques, VTT), les équipements de randonnée ou de plein air et les animaux domestiques (Cook et coll.). 2021).
Distribution :
Depuis son introduction en Pennsylvanie en 2014, le fulgore tacheté s’est répandu dans plusieurs autres États de l’est des États-Unis (Cornell CALS 2022). On ne l’a pas encore détecté au Canada, mais des fulgores tachetés morts ont été trouvés sur des camions commerciaux en provenance des États-Unis. Il existe un risque continu d’introduction au Canada de ces espèces en provenance des États-Unis ou de l’Asie.
Répercussions :
- Les fulgores tachetés qui se nourrissent créent des plaies suintantes sur les arbres et peuvent provoquer le dépérissement ou la mort des plantes hôtes (Barringer et Ciafré 2020, Cook et coll. 2021).
- Ils menacent les industries viticoles, arboricoles et forestières de grande valeur (Francese et coll. 2020). Ils peuvent également menacer les industries du sirop d’érable et des arbres de Noël (Harper et coll. 2019, Urban 2019).
- Les répercussions potentielles comprennent une croissance réduite, des rendements plus faibles et une moins bonne qualité des fruits (Barringer et Ciafré 2020, Cook et coll. 2021).
- En Pennsylvanie, le fulgore tacheté a causé des millions de dollars de dommages aux industries agricoles et forestières, et on estime qu’il pourrait coûter à l’économie jusqu’à 324 millions de dollars par an s’il n’est pas éliminé (Harper et coll. 2019).
- Leurs excréments sucrés (« miellat ») s’accumulent sous les arbres hôtes. Le miellat produit une moisissure noire qui réduit la photosynthèse et la croissance des plantes de sous-bois et attire les guêpes et les abeilles (Urban 2019, Barringer et Ciafré 2020, Cook et coll. 2021).
- Les dégâts causés par le fulgore tacheté exacerberont les répercussions d’autres facteurs de stress sur les écosystèmes, comme le changement climatique et le changement d’utilisation des terres (Barringer et Ciafré 2020).
Cycle de vie :
Mesures d’élimination :
Tout le monde peut aider à prévenir l’introduction du fulgore tacheté au Canada en faisant ce qui suit :
- Vérification avant le transport :
- Inspectez votre véhicule. Le fulgore tacheté peut se propager en s’accrochant aux voitures, aux remorques, aux caravanes ou aux VTT, ou pondre des oeufs sur ceux-ci. Inspectez votre véhicule pour le détecter, peu importe son stade de vie. Enlevez les plantes, les insectes et même la boue – les masses d’oeufs peuvent ressembler à des éclaboussures de boue! Portez une attention particulière au-dessous et aux passages de roues de votre véhicule. Utilisez de l’eau ou de l’air comprimé pour enlever la boue ou les plantes des pneus ou des garde-boue. Balayer l’intérieur de votre remorque ou votre caravane.
- Vérifiez vos articles et équipements de plein air. On trouve le fulgore tacheté dans les zones agricoles, résidentielles, industrielles et forestières. Il est donc important d’inspecter et de nettoyer TOUS vos articles de plein air et vos équipements de loisirs, y compris les grils, les meubles de jardin, les jeux de société, les tentes, les chaussures de randonnée et les sacs à dos.
- Ne déplacez pas le bois de chauffage. Le fulgore tacheté se nourrit de nombreuses espèces d’arbres et pond ses oeufs sur ceux-ci. Achetez le bois de chauffage à proximité de l’endroit où vous le brûlerez pour éviter de le transporter. Laissez le bois de chauffage inutilisé sur place. Tuez-la! Détruisez les masses d’oeufs ou les chenilles en les plaçant dans de l’eau chaude savonneuse et en les laissant tremper pendant au moins 2 jours avant de les jeter à la poubelle.
- Tuez-le! Grattez et détruisez les masses d’oeufs en les écrasant dans de l’alcool à friction, du désinfectant pour les mains ou de l’eau savonneuse. Détruisez les nymphes et les adultes en les écrasant. Conservez les échantillons dans un contenant scellable pour les fournir à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour confirmation.
- Observer et signaler sa présence. Apprenez comment signaler l’espèce invasive à l’ACIA sur le site inspection.canada.ca/phytoravageurs. Le site www.signalez-envahissantes.ca explique d’autres moyens de signaler l’insecte.
En cas d’invasion, les autres mesures d’élimination comprennent l’application d’insecticides, les pièges à troncs, l’élimination des arbres hôtes préférés et l’utilisation de chiens détecteurs pour trouver les masses d’œufs (Francese et coll. 2020, Nixon et coll. 2020, Cook et coll. 2021, Essler et coll. 2021).
Autres ressources :
- Fiche de vérification avant le transport
- Fiche de renseignements sur le fulgore tacheté de l’Agence canadienne d’inspection des aliments
Références
Barringer L. & Ciafré C.M. 2020. Worldwide feeding host plants of spotted lanternfly, with significant additions from North America. Environmental Entomology 49(5): 999-1011. https://doi.org/10.1093/ee/nvaa093
Cook, R. T., Ward, S. F., Liebhold, A. M., & Fei, S. (2021). Spatial dynamics of spotted lanternfly, Lycorma delicatula, invasion of the Northeastern United States. NeoBiota, 70, 23–42. https://doi.org/10.3897/neobiota.70.67950
Cornell CALS (College of Agriculture and Life Sciences). 2022. Introduction, native range, and current US range. Webpage available at: https://nysipm.cornell.edu/environment/invasive-species-exotic-pests/spotted-lanternfly/spotted-lanternfly-ipm/introduction-native-range-and-current-range-us/
Essler, J. L., Kane, S. A., Collins, A., Ryder, K., DeAngelo, A., Kaynaroglu, P., & Otto, C. M. (2021). Egg masses as training aids for spotted lanternfly Lycorma delicatula detection dogs. PLOS ONE, 16(5), e0250945. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0250945
Francese, J. A., Cooperband, M. F., Murman, K. M., Cannon, S. L., Booth, E. G., Devine, S. M., & Wallace, M. S. (2020). Developing traps for the spotted lanternfly, Lycorma delicatula (Hemiptera: Fulgoridae). Environmental Entomology, 49(2), 269–276. https://doi.org/10.1093/ee/nvz166
Harper, J.K., Stone, W., Kelsey, T.W., Kime, L.F. 2019. Potential economic impact of the spotted lanternfly on agriculture and forestry in Pennsylvania. Available at: https://www.rural.palegislature.us/publications/research-reports.cfm
Nixon, L. J., Leach, H., Barnes, C., Urban, J., Kirkpatrick, D. M., Ludwick, D. C., … Leskey, T. C. (2020). Development of behaviorally based monitoring and biosurveillance tools for the invasive spotted lanternfly (Hemiptera: Fulgoridae). Environmental Entomology, 49(5), 1117–1126. https://doi.org/10.1093/ee/nvaa084
Murman, K., Setliff, G. P., Pugh, C. V., Toolan, M. J., Canlas, I., Cannon, S., … Cooperband, M. F. (2020). Distribution, survival, and development of spotted lanternfly on host plants found in North America. Environmental Entomology, 49(6), 1270–1281. https://doi.org/10.1093/ee/nvaa126
Urban, J.M. 2019. Perspective: Shedding light on spotted lanternfly impacts in the USA. Management Science 76(1). https://doi.org/10.1002/ps.5619